Cela fait plus de quatre ans que je travaille avec grand bonheur et réel plaisir avec ma collègue et complice Sandrine TYTECA avec qui j’ai déjà eu l’occasion de réaliser de jolis projets.
Quatre ans que je l’apprécie pour sa bonne humeur, son optimisme, sa rigueur et la qualité de son travail. J’avais envie depuis un moment de lui donner la parole ici sur le blog pour qu’elle puisse nous parler de son métier et de sa pratique de designer graphiste. Cela me semble en effet une idée intéressante de présenter ici des métiers complémentaires au mien et de donner de temps en temps la parole à mes partenaires ou bien à d’autres professionnels.
C’est d’autant plus vrai pour le métier de Sandrine, car finalement le métier de graphiste et son fonctionnement est assez méconnu du grand public et peut paraître assez abstrait. Selon les représentations que l’on peut en avoir on imagine un crayon et une gomme, des feuilles de dessin et des couleurs, voire aujourd’hui un ordinateur équipé de l’incontournable suite Adobe (pour ne pas la nommer). Mais en fait, à moins de travailler au quotidien avec quelqu’un comme Sandrine, ou d’avoir soi-même recouru à un de ces professionnels pour ses propres projets, on ne sait pas nécessairement comment travaille et fonctionne un graphiste. C’est donc là tout l’objet de cet article et cette interview : mieux comprendre et faire connaître les tenants et les aboutissants du métier de designer graphiste.
Bonjour Sandrine, merci mille fois d’avoir accepté de te prêter au jeu de l’interview pour nous présenter ton métier !
Merci à toi de m’avoir invitée sur ton blog, je suis dans les starting blocks pour cette interview, j’attends ta première question.
Tu te présentes comme designer graphiste et pas « que » graphiste. Tu peux nous expliquer ?
Alors en fait il n’y a pas tellement de différence au niveau des termes. Pour moi, « graphiste » implique un travail très ancré dans l’exécution graphique. Par exemple les graphistes qui travaillent chez les imprimeurs ont une mission de validation et de contrôle des fichiers fournis par les clients et font éventuellement un peu de mise en page basée sur des éléments de type charte graphique. Il n’y a pas de travail de création. J’utilise le terme « designer » pour souligner le volet créatif de mon métier. On peut aussi dire « DA » ou « directrice artistique ». C’est pour ces raisons que je me suis lancée en me présentant comme « designer graphiste » pour refléter la pluralité de mon métier. Aujourd’hui de plus en plus je dis que je suis « graphiste et webdesigner », car mon activité se développe de plus en plus autour du web maintenant. Le webdesign est en soi une autre branche du design graphique, appliquée au monde du numérique.
Tout d’abord, parle nous de ton parcours un peu atypique. Tu as en effet opté pour l’univers de la création graphique après un doctorat en biologie : c’est loin d’être commun comme démarche ! Mais on retrouve la rigueur et la précision de la scientifique dans ton travail au quotidien.
… (rires), ah oui j’espère que ma rigueur se retrouve dans mon travail. Je ne le fais pas exprès, c’est une habitude liée à ma formation scientifique … mais aussi à mon caractère ! J’ai en effet fait des études de biologie, quelque peu en suivant une route toute tracée, car j’avais de bons résultats scolaires. Les choses me plaisaient donc je poursuivais mon chemin, en allant le plus loin possible, jusqu’à la thèse de doctorat en biologie. C’est à ce moment-là de ma vie que je me suis posée les vraies questions. Au fil de ma thèse j’ai découvert le métier de chercheur, et j’ai compris que cela ne m’enchantait pas, étant donné que le quotidien du chercheur est aujourd’hui davantage dans la recherche de financements que dans la réalisation de manips sur une paillasse : finalement il reste peu de temps pour la science dans tout ça ! De plus en plus les chercheurs délèguent la vraie recherche aux juniors, pour se consacrer à la recherche de financement et à des missions d’encadrement. Pendant ma thèse, j’ai côtoyé des gens passionnés par leurs sujets de recherche, qui passaient leur temps à écrire des dossiers de demandes de financements, qui étaient prêts à beaucoup de sacrifices (y compris sur le plan personnel) et qui souvent ne trouvaient pas d’emploi in fine. Je ne me suis pas sentie faite pour ce moule-là, et cette vision du métier de chercheur m’a un peu déçue.
J’ai donc passé la deuxième partie de ma thèse à me questionner sur mon avenir professionnel : qu’est-ce que je pouvais faire de ma vie si j’arrêtais cette voie de la recherche scientifique dans le domaine de la biologie. Ça a été une grosse période d’introspection ! Avant cette période, je dessinais déjà, je m’amusais avec à la retouche d’images avec PhotoShop et je testais un peu Illustrator, je faisais un peu de dessin 3D et de photo, mais cela faisait uniquement partie de mes loisirs. En soi, je n’avais jamais pensé en faire mon métier. Pour moi ce n’était pas quelque chose qui pouvait me permettre de gagner ma vie.
Au fil de mes recherches j’ai découvert ce métier. Et ça a été une révélation : j’avais trouvé le métier qui pouvait me plaire !! J’ai cherché à me former à mon futur métier avant même la fin de ma thèse de biologie : je travaillais sur ma thèse au sein du laboratoire en semaine, et le weekend je poursuivais les cours de ma formation de graphiste, au travers d’un programme de formation à distance.
J’ai finalement soutenu ma thèse en juin 2008 et je me suis inscrite à Pôle Emploi dans la foulée (la thèse financée par une bourse de thèse étant un travail salarié). Ma conseillère Pôle Emploi a alors cherché à me dissuader de changer de voie, pensant sans doute que je gagnerais mieux ma vie en poursuivant dans le domaine de la recherche en biologie. Mais je suis restée déterminée et j’ai mené à bien ma formation à distance, étant libérée du travail de la thèse. Au printemps 2009 j’avais terminé la partie théorique (les cours) et j’ai pu passer à mon stage, que j’ai terminé à l’automne 2009. J’ai pu faire ce stage avec une agence de communication à Toulouse. En 2010, après mon congé maternité, en lien avec un autre centre de formation de Toulouse, j’ai pu trouver en un mois un contrat de professionnalisation (alternance) qui me permettait de jongler entre 1 semaine de formation continue et 3 semaines en agence. Ces premières expériences professionnelles dans le monde du design graphique m’ont mis le pied à l’étrier pour bien démarrer ma propre activité.
Est-ce que la créativité sommeillait en toi pendant tes années d’études de biologie ?
Oui mais c’était alors plus un loisir qu’un métier. Je n’ai pas grandi dans un milieu d’artistes, mais dans le monde de l’informatique. Depuis toujours je pratiquais la musique, le dessin, la photo, tous les arts en fait, en tant que loisirs. J’apprenais les choses sur le tas, en autodidacte.
Quels ont été tes premiers clients et tes premiers projets (si tu peux en parler) ?
J’ai travaillé pendant 7 ans pour une agence de communication avant de me mettre à mon compte. L’agence travaillait sur un large panel de thématiques avec des projets autour du tourisme, de la gastronomie ou bien le monde de l’assurance. Mais il s’agissait là des clients de l’agence et non pas de mes premiers clients en propre. Quand je me suis finalement lancée avec la création de mon entreprise, début 2018, je n’avais pas de clients. Mon premier chantier, pour me faire connaître, a été la création de mon site internet. Ensuite beaucoup de choses se sont jouées par le bouche à oreille au niveau local. Le premier client de mon entreprise a été un promoteur immobilier. C’était une mission pleine de défis car il s’agissait de créer l’identité visuelle d’une nouvelle marque pour une filiale dans le domaine du financement immobilier. Le sujet était très challengeant pour une première ! J’avoue que j’ai eu beaucoup de stress, mais j’ai adoré travailler sur ce projet. Et cette première expérience réussie a vraiment permis de me lancer.
Est-ce que tu as des sources d’inspiration privilégiées en termes de création et de design ou bien tout autour de toi te donne des idées de création ?
Les deux mon capitaine !! Internet est une source permanente d’inspiration. Cela permet de voir ce qui se fait ailleurs, les tendances, et on y trouve tout ce que l’on veut. Je suis souvent sur Pinterest, ou bien je suis les portfolios d’artistes connus, d’influenceurs ou bien même de collègues graphistes sur LinkedIn. J’aime parcourir les réalisations d’autres personnes, pas forcément pour une recherche précise, mais juste flâner à la recherche de l’inspiration. Internet est ma source d’inspiration n°1 et c’est facilement accessible. J’ai aussi quelques livres de design, même si j’en ai peu : les choses évoluent tellement vite !
Dans la vie de tous les jours, je suis aussi victime de déformation professionnelle : j’interprète tout ce que je vois de manière graphique. Mon oeil ne peut pas s’empêcher de tout décrypter. Quand je vois un logo, je l’analyse direct, et je réfléchis à la manière dont j’aurais traité le sujet, si ça avait été un de mes clients. Par exemple, je fréquente un magasin de producteurs locaux un peu haut de gamme. J’y ai trouvé un jour une gamme de boites de sardines avec un joli packaging, je n’ai pas pu résister à la prendre en photo. Je suis attentive à tout ce que je vois : sur support papier, un packaging ou bien une affiche dans la rue. Du coup je suis assez influencée par ma perception graphique : j’aime ce qui est beau … et je l’avoue, pardon pour les puristes, je choisis ma bouteille de vin à l’étiquette si elle me plaît (rires !!) …
La nature n’est pas une source d’inspiration directe même si je suis sensible à sa beauté. Pour moi c’est plus un objet de détachement, un plaisir personnel et une respiration. Même si en de rares occasions j’ai tout de même pu y trouver l’inspiration.
Tu travailles sur des projets issus d’univers très variés (le vin, l’agroalimentaire, l’innovation, le monde des biotechnologies), comment fais-tu pour sans cesse te renouveler au niveau créatif tout en gardant ta « patte »?
Pour moi c’est essentiellement une question d’habitude. Au travers de mon parcours en agence de communication j’ai déjà eu l’occasion de travailler sur différents dossiers et sujets dans la même journée : dans ces cas-là on enchaîne, pas le temps de se poser de questions, on reprogramme le cerveau sur le dossier suivant. En général je n’ai pas de mal pour passer d’un dossier à l’autre, mais dans ma pratique au quotidien j’essaie de m’organiser de grandes plages de travail pour un même projet car le zapping me coupe trop dans ma dynamique et je peux perdre trop de temps à me reconcentrer dans un projet. Concernant ma « patte », comme tu dis, je ne m’en rends pas compte, je ne vois pas que j’ai mon style à moi, ce n’est pas quelque chose de conscient au travers de la réalisation de mes différents projets.
Quel est pour toi le client idéal ?
Alors en fait, j’ai vraiment de la chance … car j’en ai plein, et je ne dis pas ça pour faire plaisir à mes clients (rires) ! Je travaille très souvent pour des gens très chouettes : en ce moment pas mal de startupers de l’incubateur NUBBO qui sont intelligents et comprennent vite les enjeux.
Pour moi le client (ou la cliente !) idéal.e c’est quelqu’un qui :
– comprend les enjeux du travail graphique;
– comprend la valeur ajoutée que mon travail peut lui apporter;
– est organisé et qui a les idées claires et sait ce qu’il veut … mais qui va être ouvert à mes propositions créatives et graphiques;
– respecte le fait que lui / elle n’est pas graphiste, et me fait un minimum confiance (au niveau créatif et sur la valeur marchande de la création);
– est réactif, et qui me permet d’avancer dans ma mission sans perdre un temps précieux;
– est conscient du travail à réaliser : qui ne va pas argumenter pour chaque ligne de mon devis.
Quelle est ta démarche d’accompagnement auprès d’un client ? Comment travailles-tu au quotidien ?
Alors en soi, je suis un processus assez classique dans mon métier : je fonctionne par étapes successives.
Tout d’abord j’établis le contact avec le prospect (souvent issu d’une recommandation professionnelle) pour avoir une première idée du besoin et du travail à réaliser : je suis toujours ravie de pouvoir échanger sur un nouveau projet !
Ensuite, nous calons un RDV dédié à la prise du brief : à ce moment-là je pose toutes mes questions pour bien comprendre et définir les contours du projet. L’objectif est ici de sortir du RDV avec les éléments nécessaires pour préparer mon devis.
Je prépare ensuite le devis, que je transmets au client, et je répond à ses éventuelles questions. En général il n’y a pas de négociation sur mes tarifs, car je fais au plus juste dès le départ et je n’ai pas de réelle marge de manoeuvre. Si le client n’a pas le budget on peut revoir ensemble la prestation pour en réduire le champ, ou si c’est vraiment trop juste, on s’arrête là.
Dès que le client valide et signe le devis, je facture un acompte. Je procède ensuite à un « brief créa », qui marque le vrai démarrage du projet. À ce moment-là on rentre plus spécifiquement dans les orientations créatives du projet, en explorant ce que le client souhaite comme univers … et ce qu’il n’aime pas.
J’enchaîne ensuite sur le lancement du travail de création graphique, au travers de la réalisation des premières maquettes que je soumets à mon client. Une fois le travail de maquettage validé, je décline le reste, par exemple la réalisation d’une plaquette ou les autres pages d’un site internet.
On atteint le stade de la livraison finale quand j’envoie les fichiers destinés à l’imprimeur ou bien quand je mets en ligne le site internet (en utilisant la plateforme WebOnTheBeach, une de mes autres activités (cf. cet autre article sur le blog de l’Atelier Responsif que Gaëlle Covo y a déjà consacré). À chaque fois je me charge uniquement de la forme et non pas du contenu : je peux par exemple faire appel à Gaëlle Covo et à l’Atelier Responsif pour de la rédaction de contenu (comme, par exemple, pour le site internet de My Uniq Studio). Je ne gère pas non plus l’étape de l’impression, mais je travaille sur la base des gabarits techniques proposés par l’imprimeur retenu par mon client.
Une fois que tout est envoyé au client, j’envoie la facture de solde relative à la prestation réalisée.
Explique-nous pourquoi, par exemple, la création d’un logo peut représenter plusieurs jours de travail ?
Lors de la prise initiale de brief, je cherche à connaître et identifier les activités, valeurs, et messages que l’entreprise veut afficher et véhiculer. Je propose ensuite trois pistes créatives différentes, trois idées, et j’invite mon client à réagir sur ces propositions.
Sur ces trois idées il se détache toujours une piste et on travaille ensuite, via une succession d’aller-retours avec le client, jusqu’à ce que l’on arrive au logo final.
En fait, plus que le travail de réalisation sur l’ordinateur, c’est le travail de recherche des différentes pistes, le travail créatif qui est l’élément le plus important. Trouver les bonnes idées, complètement différentes, pour apporter une pluralité de choix à mon client. Un logo ne peut pas tout raconter, il faut dégager une notion principale ou tout au plus deux éléments majeurs. Pour chaque logo que je crée je passe de nombreuses heures à faire des recherches, des essais pour arriver à une piste graphique : j’ai besoin de plus d’une journée pour déjà identifier les trois idées pour les différentes pistes graphiques. Ensuite, il me faut une journée pour créer graphiquement les trois logos correspondant aux trois pistes graphiques envisagées. Il y a ensuite des aller-retours avec le client pour arriver à la version finale, et enfin je décline tous les fichiers à livrer avec les différents formats nécessaires. Globalement il faut compter 3-4 jours de travail à partir du point de départ pour la création et la déclinaison d’un logo.
En général, la première idée de piste graphique vient facilement, spontanément : c’est la plus évidente. Il faut ensuite prendre sur soi pour trouver les deux autres idées, se remobiliser et faire d’autres recherches. Et hop, je retrouve l’inspiration, et la motivation pour réaliser une deuxième piste. En soi, la troisième piste semble parfois plus difficile au départ mais j’ai déjà eu de belles surprises … Souvent, à vrai dire, au terme du processus, je ne suis pas capable de dire laquelle je préfère. C’est toujours un moment un peu stressant quand enfin j’envoie mes propositions de logo à mon client … car je ne sais pas quelle va être sa première réaction et sa perception de mon travail. Dans environ 50% des cas le client va retenir celui que je préfère … mais dans 50% des cas il fait un autre choix que le mien, c’est assez drôle à observer !
Peux-tu nous expliquer comment un graphiste indépendant se rémunère ?
Quasiment la totalité des graphistes facturent leurs prestations au temps passé : le tarif journalier varie en fonction de l’expérience du professionnel et de son lieu d’implantation. Il faut compter entre 300 et 500 euros (par exemple pour des graphistes expérimentés en région parisienne) par journée de travail. Pour ma part je ne fais jamais de devis forfaitaire : chaque devis fait l’objet d’une étude spécifique correspondant au besoin précis de mon futur client. Tous les projets sont différents, on ne part pas de la même chose et on ne cherche pas à obtenir la même chose. Le client m’explique son besoin particulier et j’estime le temps nécessaire pour y répondre.
Il faut aussi comprendre que, comme tout professionnel indépendant, un graphiste ne fait pas une facture chaque jour du mois. Toutes les journées de travail (20 jours chaque mois) ne sont pas facturées. Arriver à facturer 10 jours par mois c’est déjà beaucoup. Le coût journalier d’un indépendant comprend le temps effectivement travaillé, les charges, les congés payés et tout le travail non directement rémunéré (tel que la gestion administrative et comptable). Et il faut lisser sur l’année également.
Que penses-tu des outils (souvent en ligne) qui se développent et permettent à tout un chacun de créer son logo en ligne ou bien ses visuels (ex. Canva) ? A ton avis ces outils constituent-ils une menace pour ton métier ?
Alors en soi aucun graphiste n’en est fan, comme tous les outils accessibles aux gens dont ce n’est pas le métier. Celui ou celle qui n’est pas graphiste sera en mesure de faire des choses mais ce ne sera pas un vrai travail de graphiste. Il est possible de s’amuser avec ces outils mais ce n’est pas forcément pertinent sur le plan créatif ou même réellement adapté à la cible visée. On observe aussi un phénomène d’uniformisation où tout le monde utilise les mêmes standards graphiques. On finit par avoir des choses sans âme et peu originales. De tels outils peuvent dépanner des gens qui n’ont pas le budget pour faire appel à un professionnel du design graphique, mais ça s’arrête là. Ma mission comprend aussi le conseil et l’expertise, dans une logique de réel accompagnement de mon client à chaque étape du processus créatif, ce qu’une plateforme en ligne n’est pas en mesure d’apporter.
Cela étant les outils de création d’images ou photos en ligne, basés sur l’intelligence artificielle peuvent aussi être un outil au service du graphiste, à condition d’y recourir à petites doses et à bon escient. Par exemple, j’ai travaillé pour un client qui développe une technologie de pointe applicable au monde de l’art. Spécifiquement et uniquement pour cette commande je me suis amusée à tester une plateforme d’images générées par l’AI, pour créer des visuels qui mêlent à la fois technologie et art. Je l’ai fait pour cette commande spécifique car cela avait un sens, mais ce n’est pas quelque chose que j’intègre régulièrement dans mon process créatif à ce jour.
Tu allies des compétences de graphisme print et web. Comment en es-tu venue à allier design graphique et mise en œuvre sous la forme de site internet ? Ce sont des compétences techniques complémentaires à celle de designer graphiste.
Le point de départ d’un site internet c’est une maquette graphique donc en soi il n’y a pas au départ beaucoup de différence, et un graphiste aguerri est en principe en mesure de faire du webdesign. Mais ma particularité en effet, c’est que je vais au-delà du travail de maquette, je réalise aussi l’intégration du site. Je connais suffisamment de langage HTML et de CSS pour être en mesure d’intégrer mon travail de maquette sous WordPress, en touchant un peu au code pour obtenir le résultat visuel souhaité. C’est plus facile pour moi au quotidien de gérer l’ensemble du projet de A à Z : je n’ai pas besoin de déléguer l’intégration web à un développeur avec qui il faudrait faire des allers-retours réguliers pour chaque projet. Je suis autonome dans mon travail et cela me permet de gagner du temps. C’est aussi plus simple pour mon client qui a alors un interlocuteur unique sur toute la chaîne de création de son site internet.
J’ai réalisé dernièrement que mon activité s’oriente de plus en plus vers le volet digital. En 4 ans de travail freelance je suis passée de 60% – 40% pour le papier à 60% – 40% pour le web. La tendance s’est complètement inversée. La demande évolue constamment en ce sens et je crois qu’en 2023, au niveau de mon activité, je risque de basculer sur un mode 70% – 30% en faveur du web. Pour pouvoir mener cette transition à bien, je me forme en 2023 sur de nouvelles méthodes et outils web, pour suivre le mouvement et les besoins du marché.
À quoi ressemblent tes journées ?
Comme tous les indépendants je crois, mes journées ne sont pas toutes identiques … cela dépend des jours. En général elles commencent par une série de cafés … un, deux ou trois (rires) ! Je commence par lire mes mails, je fais le tour des échanges avec les clients et la liste des actions à faire. Je gère en premier les demandes urgentes et je me note de répondre aux autres messages. J’attaque ensuite ma vraie journée en fonction des projets planifiés : je suis de nature très organisée, c’est mon caractère, et aussi un héritage de mon passage en agence, qui m’a permis de développer une vraie capacité d’adaptation qui me permet de jongler entre plusieurs projets sur une même journée. En général, je planifie toujours ma semaine, et je tiens toujours les délais annoncés à mes clients ou mes partenaires. Si exceptionnellement il doit y avoir un léger décalage temporel, je préviens toujours en amont. Je mets un réel point d’honneur à respecter mes engagements, et je souhaite être vraiment irréprochable et exemplaire en la matière.
Merci beaucoup Sandrine d’avoir joué le jeu de l’interview et de nous avoir permis de partager un peu de ta vie et ton quotidien de designer graphiste ! À bientôt pour un nouveau projet commun ! Il est maintenant temps de clôturer cette interview : en tant qu’invitée du blog je te laisse le mot de la fin !
Merci à toi pour cette invitation et ta rédaction de mon portrait professionnel ! Pour conclure cet échange, je dirais que, avec le recul, j’adore mon métier et je ne regrette pas mon choix de parcours. Aujourd’hui j’ai des clients adorables et qui me font confiance, et l’opportunité de sans cesse relever les défis proposés par les nouveaux projets.